Introduction
L’agriculture familiale subit déjà les impacts du changement et de la variabilité climatiques et continuera d’en ressentir les effets à l’avenir. Différents paramètres, tels que la modification de la quantité et de la fréquence des précipitations, des températures, des alternances des saisons influenceront de plus en plus les systèmes de production. Certains éléments des systèmes naturels complexes (comme les cycles de l’eau et les schémas de températures) font partie des paramètres importants de production agricole. De tous temps, les agriculteurs ont dû gérer les incertitudes et s’adapter aux changements : les pratiques et les connaissances agricoles ont bénéficié de développements qui ont permis de gérer les incertitudes, dans la limite toutefois des circonstances habituellement rencontrées en RDC.
L’urgence de s’adapter à ce nouveau défi
L’observation des changements du climat et les projections le concernant prévoient de graves impacts pour l’agriculture, surtout dans les régions tropicales et subtropicales. Les plus touchés seront les pays en développement, là précisément où les agriculteurs sont le moins à même de s’adapter à de longues périodes de sécheresse, à des schémas de précipitations plus intenses, à des stress thermiques plus importants ainsi qu’aux conséquences de la dégradation des sols. De tels changements peuvent se révéler dramatiques, tel l’exemple de la figure 1 sur les effets du stress thermique, qui montre la sensibilité des cultures d’arachide en RDC.
Il existe ainsi un vrai risque de mise en danger des moyens d’existence et des systèmes de sécurité alimentaire dans le secteur de l’agriculture familiale. Le défi consiste à identifier cette menace, à l’évaluer et à développer des mesures d’adaptation ciblées. Renforcement du potentiel d’adaptation et réduction des risques de catastrophes (DRR) Dans de nombreux pays parmi les moins avancés, les acteurs de l’agriculture familiale constatent d’importants changements au sein des systèmes de production agricole.
L’incertitude s’accroît et le temps disponible pour que les agriculteurs puissent s’adapter de manière autonome diminue. Cette notion d’urgence est renforcée par la nécessité d’augmenter la production agricole globale au cours des prochaines décennies. C’est à travers l’identification des changements et le soutien à l’adaptation que la coopération au développement doit soutenir le secteur de l’agriculture familiale.
• La première étape vers l’adaptation est l’identification des impacts potentiels susceptibles d’affecter l’agriculture familiale. Ceci requiert des informations scientifiques et techniques et des connaissances locales, qui doivent être combinées.
Mesures d’adaptation
Sans information, la faculté d’adaptation continuera a être exposée à l’incertitude. La mise en œuvre de mesures d’adaptation doit être large et de nature prophylactique et devra exploiter toutes les informations techniques disponibles ainsi que les connaissances locales. L’objectif général est de diminuer la vulnérabilité et d’augmenter la résilience des systèmes. Certaines de ces mesures font partie des bonnes pratiques agricoles et sont considérées comme mesures « sans regret ». Ce sont souvent des technologies à caractère souple et résilient qui ciblent la gestion durable des terres. 1. Maintenir ou améliorer la couverture du sol. La vulnérabilité diminue avec le ralentissement de l’érosion des sols. 2. Améliorer la fertilité des sols. La vulnérabilité diminue avec le maintien ou l’amélioration de la productivité. 3. Instaurer des structures de récolte d’eau. La vulnérabilité diminue lorsque (1) l’eau n’est pas perdue par ruissellement, (2) le risque d’inondation diminue et (3) les terres sont protégées de l’érosion due à l’excès de ruissellement. 4. Choisir les variétés de plantes avec soin, dans l’avenir. Les efforts du passé en matière de sélection, à la fois pour les plantes et les animaux, ont surtout été axés sur la productivité. La diversité génétique, qui est un important facteur de gestion des incertitudes, a été sévèrement mise à mal. Les variétés améliorées permettent d’augmenter la productivité, mais les races locales de plantes et d’animaux, souvent moins productives, offrent une plus grande sécurité de production face aux incertitudes des schémas de précipitations et de température. 5. Soutenir la revitalisation des services de vulgarisation basés sur des principes de participation communautaire et de développement participatif des technologies.
D’autres mesures ne sont pas considérées « sans regret » parce qu’elles exigent des investissements supplémentaires. Ces mesures sont uniquement prises en compte pour répondre à des projections d’impacts climatiques spécifiques : 6. Envisager de changer de cultures. Par exemple, le remplacement du maïs par du millet peut diminuer la vulnérabilité à l’augmentation de la température car la plupart des variétés de millet sont plus tolérantes à la chaleur que celles de maïs. Envisager de changer de zones de culture. 8. Envisager d’investir de manière intensive dans la recherche agricole, à la fois pour l’élevage et pour les cultures. 9. Ajuster la planification de l’usage des terres aux prévisions de changement climatique. 10. Soutenir le développement de sources alternatives de revenu.